Gilles Deleuze parle du tissu dans « Le pli », pli qui, selon lui, a toujours existé dans les arts. Il s’intéresse au Baroque dont le propre est de « porter le pli à l’infini ».
« Tout se plie, se déplie, se replie… comme une étoffe qu’on déploierait pli à pli ». Il parle de la poésie de Mallarmé, du roman de Proust, de l’œuvre de Michaux, de la musique de Boulez, de la peinture de Hantaï.

Dans les boutiques, je touche les étoffes avec un plaisir sensuel, charnel, ça me fait du bien à l’âme ; j’ai même poussé le vice jusqu’à détenir une tissuthèque…
Chaque tissu, chaque matière a son langage : la dentelle le romantisme, la mousseline la délicatesse, l’organza l’audace et la féminité, le taffetas la féminité et la richesse, l’angora la douceur, le cachemire et l’alpaga le luxe et l’élégance, la flanelle et le crêpe le classique et l’élégance, le lin le naturel et l’authenticité, la popeline l’élégance et la sobriété, le lamé la sophistication et l’audace, la soie sauvage le luxe, le jean la décontraction, le jersey et la maille la souplesse.
Les imprimés ont aussi leurs effets, mais je vous en parlerai une toute prochaine fois… car je file dans les plis de mon lit…